Gabrielle uniquement

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jeudi 29 novembre 2007

L'empire du Sultan

  • Ne pas céder.
  • Se reprendre.
  • Ne laisse pas le refus t'envahir, te gouverner.
  • Laisse là ces manœuvres d'évitements.
  • Cesse de penser non.

  • Souviens-toi : tu es à lui.
  • Reprend pied, ne laisse pas le combat t'envahir.
  • Accroche-toi à sa voix,.
  • Prends donc cette main qu'il te tend : prends cet ordre,
  • Repaît toi de cette injonction qu'il t'offre, respire cette inflexion, goûte ce ton qui vient te caresser.


Il n'est pas de plaisir plus trouble, plus profond, que de disparaître, de se fondre dans sa volonté.
S'offrir, tendre son corps si complétement qu'il paraît quémander la douleur.
S'enivrer de son désir, poursuivre la quête d'être sa satisfaction.


Et forte de cela, se maîtriser enfin.
Creuser ses reins dans une supplique martyre pour recevoir la cire que l'on redoute plus que tout.
La cire que l'on hait.
La cire qui me déchire.
La cire qui ne fait de moi que cris, douleurs et pleurs.

Etre à lui ce n'est pas supporter, ce n'est pas subir.
C'est bien au delà de tout cela.
C'est respecter ses ordre et son autorité si intimement que l'on fait plus que s'y soumettre : l'on s'y prête.
On baillonne ses craintes, sa peur et sa douleur pour s'en remettre aveuglément à lui.

La douleur se fait alors jouissance parce qu'elle la preuve la plus aboutie de l'empire qu'il a sur moi, la preuve la plus parfaite que je lui appartiens.

mercredi 28 novembre 2007

Pensées fugitives à l'ombre d'un palais byzantin

Quand les mots de Gabrielle ne s'échappent pas de son stylographe mais du capuchon de celui-ci

Porte d'un palais byzantin

Gabrielle mordillait le capuchon de son stylo, sourcils froncés et mine courroucée.
Comment l'écrire ?
Des pattes griffonnées et bientôt biffées, des pâtés d'encre charbonneux maculaient maintes pages de son moleskine.
Mais comment le dire ?
Lignes serrées, lignes rayées. Les zébrures s'accumulaient.
Comment le décrire ?
J'ai trop usé de mots par le passé, je les ai délavés, je les ai usés ; et maintenant que j'ai besoin d'eux ils sont trop émoussés pour traduire ce qui m'advient !


Gabrielle mordillait l'extrémité de sa plume assise sur un robuste banc de chêne.
Au creux de ses reins irradiait encore la cire dont il l'avait inexorablement parée.
Son séant pressé sur le bois trop dur palpitait des tourments dont elle portait haut les couleurs.
Et le dossier qu'elle pressait contre son sein se faisait étau quand il n'était qu'effleurement. Peut-être pour qu'ainsi perdure le troublant plaisir de sentir ses doigts la meurtrir encore et encore.


Gabrielle mordillait son capuchon et se souvenait comment d'antan, venaient la tarauder ces lendemains désillusionnés.
Comment, passée la chaleur de la nuit, loin de la bulle capitonnée qui protègent la fougue des amants, leur véhémence et leurs confidences, elle fuyait les traces que lui renvoyait son impitoyable miroir.
Comment les descentes étaient mordantes, comment les paillettes de la nuit s'éteignaient salement au matin, comment avec elles disparaissait cette fugitive et nocturne Gabrielle.


Capuchon entre les dent, elle savourait désormais l'insigne nouveauté.
Capuchon entre les dents, fesses contre chêne, elle jouissait de se savoir à lui, plaisirs d'autant plus profonds qu'ils étaient confiants.

Capuchon entre les dents, loin de lui, loin des instants de magie, elle se surprenait

... à goûter ses marques

... à aimer ses fers

...

lundi 26 novembre 2007

Hammam

Où Gabrielle pousse la porte du Sultanat...

bougie

Sur la pierre chaude languissaient des femmes, nues pour la plupart, resplendissantes de sueurs et de vapeurs. Recroquevillée quant à moi j'étais. Car l'abandon est un combat où je ne connais qu'un seul vainqueur : mon éminent Sultan. La femme aurait  pu être ma mère. Sa langue m'était aussi inconnue que ses mœurs. Sa main gantée de crin sût pourtant obtenir de moi l'immobilité la plus figée : En suivant les marques qu'il avait tracées sur mon corps elle empruntait dès lors son autorité... celle du Sultan souverain de ma chair et de mes pensées.