mercredi 13 février 2008
saintes douleurs

Ascenseur
En silence. Avec ce qui n'est plus de l'assurance mais de la nonchalance, sa main se lève, écarte le corsage et puis la soie.
Je sais.
Et je ne sais déjà plus si je la redoute ou je l'attends.
Esquisse d'un geste — Ebauche de dérobade — Ardente prière pour qu'il poursuive son geste...
La course est sûre et ne souffre pas les détours : je loue ses démons de n'avoir cure de mes atermoiements...
Je suspends mon souffle. Je suis sa main, je respire avec elle.
Je la sais sans apprêts, sans liminaires.
Alors sans le dire, sans même oser le soupirer, je l'espère d'airain, peut-être brutale, toujours sévère.
D'un index et d'un pouce et du temps qu'il faut à sa main pour franchir l'air qui le sépare de mon sein, de fière et conquérante, il m'a fait sa soumise.

Douleurs exquises.

Cruelles et froides, je suis prisonnière de leur calvaire.
Plus rien d'autre n'a de prise que le mal qu'elles m'infligent.
J'implore.
Tyranniques, leurs morsures règnent sans partage.
Sous leur joug, nulle jouissance s'épanouir ne peut.
J'implore.
Je prie. Je pleure peut-être. Je ne sais.
Charité.
L'une d'entre elles sera démise.

Questionnement et murmures.
Confidences.
Je sais combien mes maux lui sont doux.

J'implore
J'implore alors de recouvrer la morsure honnie.
Jouissance de lui faire don de mes maux, de lui appartenir si ardemment.

Plaisirs exquis des saintes douleurs.

C'est ce que Gabrielle a écrit le
mercredi 13 février 2008 à 00:06
au chapitre procès-verbaux & réalités