Gabrielle uniquement

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vendredi 21 avril 2006

Envie


jeudi 20 avril 2006

Attendre

Où Gabrielle égrène le temps
une horloge en plan très, mais vraiment très serré
Crédit photographique : Maarten Uilenbroek

Attendre.
L'attendre
M'attendre aussi.
Se nourrir des souvenirs riches d'espérances
Sentir la faim m'envahir
et la soif me mordre.
Attendre et laisser l'envie, parce qu'elle peut s'exposer sans crainte, devenir besoin.
Étrange liberté de n'avoir aucun enjeu que celui du plaisir...
Facile et fascinant.
Mais qui ne s'affranchit pas du temps...
Attendre, certes avec appétit ;
Mais attendre, indubitablement.

vendredi 14 avril 2006

Déposition en main courante



Me voilà donc au mitan d'un train, rougissante au milieu de tous ces gens, repensant à ses mains.

Revivre leur grain, celui si fin de la pulpe qui court légère et douce le long d'une courbe tendue.

Revivre leur fermeté, celle des doigts qui enserrent le poignet, celle qui fermera la bouche de cuir, celle du bracelet ou du collier.

Revivre leur agilité, celle du chemin qu'elles font courir à la corde le long de mes avant-bras ou de mes reins.

Revivre leur patience, celle qu'elles prennent à ne pas se hâter, celle dont elles usent pour ouvrir les portes les plus reculées et celle qu'elles conservent lorsqu'elles les forcent.

Revivre leur générosité, celle qu'elles prennent parfois à rassurer. Celle dont font toujours montre ses mains tant attentives aux soupirs, aux souffles de plaisir ou de crainte.

Revivre leur force, celle la paume qui s'abat sûre et claquante sur mon corps apeuré mais gourmand, celle qui cingle et qui zèbre l'albâtre de lanières noires et polies, celles qui prennent ce qu'elles veulent de moi, moi qui ne demande que cela.


A la main chaude, je veux bien jouer. Et à la main courante, je reconnais mon immense culpabilité d'en raffoler.


Crédit photographique : Davide Guglielmo

mercredi 12 avril 2006

Soupirs


lundi 10 avril 2006

De la commission vers la récidive

Où Gabrielle confirme ses aveux et réitère ses voeux
Ébauche d'une intention délictueuse

Chercher les mots des émotions dont j'étais en quête c'est aussi poursuivre la nuit dont on aurait voulu qu'elle ne prenne fin autant que de vaincre ma pudeur.
Il me faut donc m'efforcer de passer le cap et les coucher sur le papier aussi inexorablement que je me suis offerte à ses caresses.

Affiche publicitaire de Bernard Villemot pour la SNCF:« Une nuit en voiture-lit »— 1973

Affiche publicitaire de Bernard Villemot : « Une nuit en voiture-lit »— 1973
Corpus delicti

Retrouver un corps encore inconnu et déjà su. Impatiente mais sans hâte. Sans nulle autre souhait que de ne rien chercher mais de tout prendre, sans la moindre hésitation. Prendre les frissons, les ivresses, les tendresses et les outrages aussi. Ne plus savoir ce que l'on prise le plus, la douceur où les tourments. Perdre mes esprits et puis perdre les sens. Aimer le bruit des lanières avant même d'en aimer l'impact.
Se délecter de ne pouvoir s'y dérober avant de comprendre que les liens ne me maintiennent. Il m'est désormais certain que sans eux je ne me serais pas soustraite un seul instant à la cinglante piqûre du cuir ou de la main. J'étais bien trop avide pour ne pas m'y offrir, bien trop gourmande pour ne pas me tendre et abandonner à la soumission ce corps affamé. Les liens n'aliènent rien, les liens offrent, les liens exposent. Et si je les aime tant c'est qu'ils réclament inexorablement leur part d'offenses autant qu'ils me dédouanent d'implorer pour recevoir celles-ci. Peu importe que je n'en sois dupe, ils sont la permission de mon abandon. Celui d'aimer le mal que cela fait, celui de procurer le bien que trop souvent je fuis. Celui aussi de ne plus rien attendre de soi, uniquement tournée vers la main de l'autre. S'oublier et puis quérir.
Et puis les oublier aussi, se passer d'eux, se contenter de la chaleur et de l'ardeur de deux corps qui se trouvent et qui se goûtent. Longtemps.

Et puis quand la nuit prend fin, qu'il faut bien se résoudre à les séparer ces corps avides, et se fondre dans le moule d'un quotidien convenable, conserver et savourer à l'insu de tous, un coin de paupière irrité par l'émeri d'une joue et la légère éraillure d'un sein mordillé.

dimanche 9 avril 2006

Quand les mots aussi se ligotent


Quand le péché avoué n'est pas qu'à moitié pardonné mais parfaitement loué

Puisque je me sais dorénavant lue, à moitié fortuitement, à moitié à dessein, il va me falloir renouer avec la lutte pied à pied que je mène contre mon indéfectible pudeur. Écrire ce n'est pas que lâcher des mots crus, c'est se donner plus entièrement encore que dans les nuits où je fuis la lumière. C'est accepter d'ouvrir les yeux quand je les ferme dans un lit, c'est avouer son propre plaisir quand je m'échine si souvent à le fuir.

vendredi 7 avril 2006

Où l'attente se comble de désirs


Une corde de bondage et un éclat de lumière


Je sais qu'il n'y aura dorénavant plus de tâtonnement et que c'est maintenant que l'on entrera dans le vif du sujet... Je le sais et l'espère. Ce ne sera donc pas un tendre souvenir mais moults vertiges à venir.