Gabrielle uniquement

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jeudi 29 juin 2006

L'épître à mon Galant.



Autoportrait



Véhémente et impétueuse, pour toi, j'apprendrai la patience.
Celle que l'on contient en silence, le corps tendu, prêt à bondir, à gémir, à accourir.
Celle qui fait mal aussi, qui désarçonne et qui questionne.
Celle où ton absence ôte le soleil de mes jours.
Celle où ta présence fait briller mes nuits de mille feux.
Mon corps que tu as rendu affamé et à qui tu manques déjà tant, apprendra à se nourrir non plus de tes caresses et de tes tourments mais des secondes qui s'égrainent, de chacune d'entre elles qui le rapprochera de tes mains, de ta bouche, de ton corps.

Pudique et réservée, pour toi je me dénuderai, je m'exposerai.
J'offrirai à tes yeux chacune des parties de mon corps telles que tu souhaiteras te les voir présentées.
Pour toi j'affronterai mes démons, ceux, si vieux et si puissants, qui me jettent dans la dérobade et dans la crainte de mon image.
Je te donnerai ce que j'ai toujours fui.
Je te donnerai plus que mes cris : je te donnerai mes peurs.

Hatelante, je le suis déjà.
Je veux être ta proie.
La proie de tes doigts, dans mes cheveux d'abord douceur et bientôt étau.
La proie de ta bouche, d'abord suave et qui bientôt carnassière viendra imprimer ta marque dans ma peau.
La proie de tes mains qui me soustrairont, m'étreindront, m'investiront.

Je ne veux plus sentir mon corps que par les outrages que tu lui fais subir.
Je ne veux plus voir mon corps que par tes yeux.
Pour toi, je percerai ma peau et porterai comme un signe d'appartenance ce qui m'a toujours révulsé.
Demande le moi et je serai tienne.

mercredi 28 juin 2006

Deux boucles enchâssées, un seul souhait



deux boucles enchassées

mercredi 21 juin 2006

Lanières et cuir — ou celui qui les manie.


Lanières de cuir et coquelicot

Je veux vous redouter autant que je vous espère.
Je veux m'abandonner à votre morsure, sans avoir nulle part où me réfugier.
Froissez-moi, colorez-moi, prenez possession de moi.
Je veux être vaincue, être conquise.
Je ne veux plus être emplie que de vous, de votre impact, de votre choc
Je ne veux être que ponctuée de votre refrain, n'être suspendue qu'à vos silences et jouir de vos sifflements.
Je ne veux exister que par vous, par votre force, votre pouvoir, votre volonté.
Punissez-moi d'aimer tant cela.
Soumettez-moi.
Et surtout libérez-moi de ma raison trop sage.
En imprimant vos marques sur ma peau vous calligraphiez ma folie.
En rompant mon corps vous faites tomber mes murailles.
Vous me mettez à nue et enfantez ma fiévreuse volupté.
Forcez mes dernières résistances.
Ne me laissez pas contourner mon plaisir.
Exigez de moi que je vous avoue combien j'aime ces vertiges, combien j'aime vos caresses, combien je vous aime vous.
Laissez-moi m'avouer l'indicible, le coupable plaisir, la folle déraison.
Et enfin vivre ce que j'ai tant cherché à fuir.

mardi 20 juin 2006

bride, noeud ou lacet

Les liens qu'on noue.
Ceux qu'on tisse au plus près de la peau.
Ceux dont on aime sentir l'empreinte de leurs brins le long d'un bras.
Ceux qui nous prennent à bras le corps, qui nous enserrent et nous embrassent.
Etroite étreinte qui vous ceint à l'autre aussi étroitement qu'à vous même et à vos choix.
Ceux qui vous mettent face à face et interdisent toute fuite.
Les liens qui nous tiennent, qui nous tendent et nous arquent.
Les liens qui nous enlacent et bientôt nous entrelacent.
Ces liens que bientôt on ne veux plus dénouer et qu'il nous faudra alors tresser pour ne pas les laisser s'échapper.

lundi 12 juin 2006

Symphonie extatique


L'odeur du cuir est d'abord venu m'envoûter. L'odeur chaude et piquante de ces bracelets qui emprisonnent mes poignets et que j'ai pressés sur mon visage, sur mes yeux, sur ma bouche pour étouffer mes cris de plaisir ou de crainte, pour jouir infiniment du moment, pour m'enivrer de l'instant.
J'ai frémi quand ses doigts sont venus enserrer la sangle étroitement faisant épouser parfaitement les liens à ma peau, à mes os, à mes sens avant de tendre mes bras vers le ciel, m'offrant à ses yeux, à ses voeux, à son gré.
S'il est un moment que j'aime c'est bien celui-là, c'est celui où le monde bascule, celui où le jour devient nuit, celui où il prend possession de moi, celui où je perd la raison, celui où je m'oublie pour m'en remettre entièrement à lui, celui où je sens la puissance de l'élan qui m'arrache à la raison pour me jeter dans ses rets, celui où d'indépendante je deviens sa soumise.


Nouveau bandeau, tu m'es déjà indispensable ; ta nuit est profonde et tes rêves ensorcelants
Corde noire qui bande mon corps, tend mes bras et m'élève plus haut que mes talons aiguilles ne pourraient le faire, je te tiens à pleine mains. Tu es le lien qui me tient. Tu es ce qui me lie à lui, tu es l'instrument de sa contrainte, tu es celle qui me maintient, qui me contraint, qui me transporte.
Bougies, encens, vos effluves me transpercent, vous êtes tout ce que je ne vois pas. Vous êtes ce que je sens mais que je ne peux atteindre, vous êtes aussi la lumière qui m'offre à sa vue, vous êtes l'autel sur lequel je me voue, vous êtes le foyer au milieu duquel je me consume.
Pinces, exquises tortures dont je raffole autant que je redoute, vous êtes sa bouche qui me goûte et me mord, je vous prie et vous supplie, vous me tenez et m'écartez, vous êtes le pouvoir qu'il a sur moi, vous êtes tout ce qu'il a le droit de faire de moi.


Et puis tendue, offerte, soumise mais indécise le temps s'est arrêté.
Silence et attente — affût et qui-vive
Mon coeur s'emballe et mon corps défaille.
L'archet est alors venu caresser l'instrument gisant entre ses mains, contre son corps.
Ses doigts sont venus frapper ses cordes qui se tendaient entre eux, loin de moi.
Et soudainement je me suis grisée de ses notes, de ses graves, de ses vibrations.
Toute à lui, j'ai découvert que jusqu'alors je l'étais à tort.
Toute à lui, j'ai découvert seulement que je l'étais désormais.
Bandeau, corde, bougie, encens, pinces, vous n'êtes plus rien.
Vous n'êtes que les accessoires, les faire-valoir d'une maîtrise et d'une harmonie qui n'appartiennent qu'à lui.


Suspendue, les mains accouplée à une corde noire, aveugle et nue, des talons aiguilles jouant sur le sol entre bougie et encens, les seins ravis par deux boucles de métal, j'ai touché l'extase, la fièvre et la passion.
Féerie est le seul mot qui me vienne à l'esprit pour décrire ces instants.

jeudi 8 juin 2006

S'oublier


S'oublier — ardemment, voluptueusement
S'abandonner à lui — passionnément, avec un élan que l'on ne soupçonnait pas
Se tendre, s'offrir, se livrer à celui dont je me suis rendue éperdument captive
Se révéler, se vouer.
Redouter et puis quérir la main qui s'abat.
Sentir ses sens s'affoler, les tourments de la brûlure qui bientôt me consumeront de plaisir.
Goûter l'enivrement m'envahir et bientôt m'enflammer.
Se délecter du plaisir qu'il procure, précieux état où l'on parvient au parfait équilibre entre pâmoison et souffrance.
Perdre la raison et prier pour qu'il me violente son content.
Être à lui, ivresse sans cesse renouvelée.
Être à lui ce n'est pas disparaître, c'est se permettre d'enfin exister.


Crédit photographique : celui que je nomme mon Galant