Les mots recommencés
Il n'y aura cette fois pas de déménagement
à la cloche de bois.
Après tout, de la station de radio en passant par la couleur
des tentures et jusqu'au choix des cadres suspendus, tout cela
n'émane que de mes propres doigts.
Je ne prendrai pas même le soin d'archiver dans un petit coin
mes derniers feuillets.
De toute façon, je ne relis jamais mes écrits et
ceux-là ont la particularité de m'être
dorénavant indifférents.
Et puis surtout, comme la vie me dévore
déjà, il y a aura sans doute d'autres mots.
Mais ces derniers me fuyaient depuis si longtemps qu'il me faut avant
cela renouer avec l'intimité qu'ils requièrent
pour se laisser apprivoiser, attraper et jeter sur le papier.
Un jour prochain, je le crois.
Sans ne plus jamais dire ce qui n'appartient qu'au rêve ou ce
qui tient du vécu.
Car il importe peu de savoir de quoi mes songeries seront faites.
Passées ou à venir, prétendre qu'elles
ne tiennent que du réel reste toujours un mensonge
Il est pure gageure que de penser que les émotions ne sont
pas constituées de mirage !
C'est ce qui fait leur force.
Et aussi leur douceur.
Il y aura donc d'autres mots pour les emprisonner celles-ci une fois
encore.
Entre vertige et abandon.
Entre mensonge et vérité.
Parce que, bien que l'on s'en défende, les mots ne se
situent jamais ailleurs qu'entre ces deux garde-fous, entre ces deux
garde-corps...
C'est ce que Gabrielle a écrit le
jeudi 9 novembre 2006 à 21:43
au chapitre pêle-mêle & culbutis, page #37
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Commentaires
1. Le mardi 14 novembre 2006 à 23:43, par la carpette
seule compte la vérité, la notre, et c'est un combat permanent.... atteindre la confiance, la quête de l'espoir et s'abandonner enfin..... gabrielle, revient !
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