dimanche 26 mars 2006
Parure et ligature
Se parer, s'harnacher.
Je porterai donc mes bottes interminables.
Se parer, se camoufler aussi.
Car se vêtir ainsi c'est enfiler la peau d'une autre que soi,
quelqu'une qui n'aurait pas d'embarras avec ce corps dont je me
surprends à penser parfois que si j'aime tant qu'on le
soumette c'est peut-être parce que moi je n'y suis jamais
parvenue autrement que par le truchement du regard des autres.
Entrer en séduction.
Souligner sans mentir.
Éveiller et offrir.
La journée sera longue à sentir
l'élastique des bas prier tout au long de celle-ci qu'on
joue avec eux ; à s'asseoir à même le
tissu d'une jupe au prétexte d'une lingerie minimaliste qui
vous traverse de part en part ; l'un et l'autre ne sont
déjà ni plus ni moins que les liens de ma
fantasmagorie.
Sentir qu'il existe et surtout qu'il est fondé à
réclamer sa part de soupirs, sa part de plaisir, ce corps
dont je n'ai pourtant pas à rougir mais que j'aimerai
parfois oublier. Quel somptueux paradoxe que de le punir pour le
laisser vivre enfin...
C'est ce que Gabrielle a écrit le
dimanche 26 mars 2006 à 23:54
au chapitre vertiges & fantasmagories