Gabrielle uniquement

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dimanche 19 novembre 2006

Aspiration

Où Gabrielle cherche son souffle

Avant les mots, avant les silences aussi, il y a d'abord le souffle.
Le souffle qui point au plus profond de son tréfonds puis vous effleure.
Celui qui vous caresse autant l'esprit que le corps
Celui dont on sait qu'il va vous faire frissonner une fois encore.
Qu'il soit soupir ou bien rafale, il en est toujours le préalable.

Je le sais qui revient, qui est là, qui m'attend.
Je le sais qui se lève et qui m'enlève.

Pour l'heure je n'ai envie que d'abandon.
Peu m'importe comment.
Peu m'importe pourquoi.
Peu m'importe la façon.

Il me suffira de fermer les yeux.
De le sentir là.
Alors je sais que je serais submergée par l'ivresse de me savoir à lui.

Peu m'importe comment.
Peu m'importe pourquoi.
Peu m'importe la façon.

Divin flacon pour d'ivresses célestes.
Il me tarde tant de m'y désaltérer.

jeudi 9 novembre 2006

Les mots recommencés

Où Gabrielle lisse du doigt son écritoire

Il n'y aura cette fois pas de déménagement à la cloche de bois.
Après tout, de la station de radio en passant par la couleur des tentures et jusqu'au choix des cadres suspendus, tout cela n'émane que de mes propres doigts.

Je ne prendrai pas même le soin d'archiver dans un petit coin mes derniers feuillets.
De toute façon, je ne relis jamais mes écrits et ceux-là ont la particularité de m'être dorénavant indifférents.

Et puis surtout, comme la vie me dévore déjà, il y a aura sans doute d'autres mots.
Mais ces derniers me fuyaient depuis si longtemps qu'il me faut avant cela renouer avec l'intimité qu'ils requièrent pour se laisser apprivoiser, attraper et jeter sur le papier.

Un jour prochain, je le crois.

Sans ne plus jamais dire ce qui n'appartient qu'au rêve ou ce qui tient du vécu.
Car il importe peu de savoir de quoi mes songeries seront faites.

Passées ou à venir, prétendre qu'elles ne tiennent que du réel reste toujours un mensonge
Il est pure gageure que de penser que les émotions ne sont pas constituées de mirage !
C'est ce qui fait leur force.
Et aussi leur douceur.

Il y aura donc d'autres mots pour les emprisonner celles-ci une fois encore.
Entre vertige et abandon.
Entre mensonge et vérité.
Parce que, bien que l'on s'en défende, les mots ne se situent jamais ailleurs qu'entre ces deux garde-fous, entre ces deux garde-corps...