dimanche 21 mai 2006
Le silence des émotions.
Il arrive parfois que la plume ne sache plus faire glisser l'encre sur
le papier.
On a beau la tailler, la polir et l'abreuver, elle reste alors
rétive et chaque mouvement du poignet n'aboutit
qu'à écraser un méchant
pâté sur la blanche feuille sagement
lignée.
Il arrive parfois que je ne sache plus comment parvenir à
faire un billet des émotions si vives qui m'ont saisie et
emportée un soir de mai.
Parce qu'elles sont démesurées, parce qu'elles se
partagent et se patinent d'une indéfinissable tendresse,
elles en deviennent intimes. Curieux sentiments qui se mêlent
et s'entremêlent à elles pour lover ces souvenirs
si profondément en soi ; curieux sentiment qui vous
suggèrent que les exposer c'est déjà
un peu les altérer.
A moins qu'il ne suffise simplement que je m'en délecte tout
mon content pour réussir à les coucher sur le
papier. Leur richesse expliquerait alors qu'il me faille un peu de
temps...
C'est ce que Gabrielle a écrit le
dimanche 21 mai 2006 à 18:52
au chapitre pêle-mêle & culbutis