jeudi 29 juin 2006
L'épître à mon Galant.
Véhémente et impétueuse, pour toi,
j'apprendrai la patience.
Celle que l'on contient en silence, le corps tendu, prêt
à bondir, à gémir, à
accourir.
Celle qui fait mal aussi, qui désarçonne et qui
questionne.
Celle où ton absence ôte le soleil de mes jours.
Celle où ta présence fait briller mes nuits de
mille feux.
Mon corps que tu as rendu affamé et à qui tu
manques déjà tant, apprendra à se
nourrir non plus de tes caresses et de tes tourments mais des secondes
qui s'égrainent, de chacune d'entre elles qui le rapprochera
de tes mains, de ta bouche, de ton corps.
Pudique et réservée, pour toi je me
dénuderai, je m'exposerai.
J'offrirai à tes yeux chacune des parties de mon corps
telles que tu souhaiteras te les voir présentées.
Pour toi j'affronterai mes démons, ceux, si vieux et si
puissants, qui me jettent dans la dérobade et dans la
crainte de mon image.
Je te donnerai ce que j'ai toujours fui.
Je te donnerai plus que mes cris : je te donnerai mes peurs.
Hatelante, je le suis déjà.
Je veux être ta proie.
La proie de tes doigts, dans mes cheveux d'abord douceur et
bientôt étau.
La proie de ta bouche, d'abord suave et qui bientôt
carnassière viendra imprimer ta marque dans ma peau.
La proie de tes mains qui me soustrairont, m'étreindront,
m'investiront.
Je ne veux plus sentir mon corps que par les outrages que tu lui fais
subir.
Je ne veux plus voir mon corps que par tes yeux.
Pour toi, je percerai ma peau et porterai comme un signe d'appartenance
ce qui m'a toujours révulsé.
Demande le moi et je serai tienne.
C'est ce que Gabrielle a écrit le
jeudi 29 juin 2006 à 23:55
au chapitre épîtres & abrégés